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L'église Saint Malo de Létanville, située sur la commune de Grandcamp-Maisy dans le Calvados, fait partie de la longue liste de monuments de notre patrimoine laissé à l'abandon. Comme vous pouvez le constater sur les photos, les dégâts touchent essentiellement la toiture, et plus globalement le manque d'entretien. L'association des amis de Létanville, en collaboration avec la mairie de Grandcamp-Maisy, a pour projet la restauration de cette belle église. Nous vous proposons d'en retracer l'historique.
 
 
Selon A. de CAUMONT, une partie au moins de cette église date du XIIIème siècle. Si on peut admettre qu’une partie des murs est de cette époque d’autres sont plus récents. Pour cet auteur, la majeure partie daterait du XVI.
 
A L’intérieur, on observe tout d’abord que la toiture du chœur et de la nef est dissimulée par des lambris de bois. Une poutre de Gloire (XVIIIème siècle) en bois polychrome portant un Christ sépare le chœur de la nef.
 
Cette église était placée sous l’invocation de Saint MALO. Selon la tradition ce dernier naquit en pays de Galles puis gagna le pays d’ALET. Dans deux fausses niches situées de part et d’autre du retable se trouvent les statues de Saint MALO et de Saint CLAIR tenant le haut de sa calotte crânienne. Selon la légende SAINT CLAIR naquit en Angleterre puis s’établit en Normandie.
 
Il fut alors poursuivi par deux mercenaires envoyés par la Princesse Galloise qu’il avait refusé d’épouser. Retrouvé par ses poursuivants ceux-ci tentèrent de le décapiter mais au lieu de le décapiter ils coupèrent la calotte crânienne. Saint CLAIR après l’avoir lavée la déposa dans une chapelle marquant ainsi le lieu de sa sépulture.
 
Dans le transept gauche on peut observer un autel datant du moyen âge et probablement remanié au XVIIème siècle.
 
Sur le mur droit du chœur on peut observer une litre seigneuriale ou litre funéraire qui correspond à une ornementation de l’église réalisée lors des funérailles d’une personnalité. Cette litre a probablement été recouverte d’un badigeon mais on peut encore observer une représentation d’armes seigneuriales
 
Sur le côté droit de la nef se trouve une chaire datant du XVIIème siècle. Il n’est donc pas impossible que ce soit de cette chaire que Saint Jean EUDES prêcha lors de l’une de ses missions durant l’été 1657. Il se rendit en effet à l’ETANVILLE comme en témoignent les biographes eudistes même si l’orthographe peut varier (L’étanville, Léthanville ou L’Etamville).
 
Cette mission fut conduite à la demande de M. De LANGRIE président du parlement de ROUEN, ami du P.EUDES et seigneur de l’ETANVILLE qui la défraya entièrement.
Face à cette chaire se trouve une statue de la vierge à l’enfant en bois datée du XVIIème, statue qui d’après la tradition aurait été érigée à l’occasion d’une mission de Saint Jean EUDES. La majeur partie des autres objets remarquables (tabernacle, maître autel, retable) sont datés XVII et XVIII siècles.
 
 
Références :
 
Statistique monumentale du Calvados par M. de Caumont, réimpression Joseph Floch, imprimeur éditeur, Mayenne 1967. Edition originale Hardel, imprimeur- libraire rue Froide Caen, 1857.
 
Vie du R.P. Jean Eudes par le P. Julien Martine Eudiste. Manuscrit inédit et annoté par l’Abbé Le Cointe à Caen. Par l’imprimerie de F Leblanc Hardel libraire 1880.
 
Conseil Général du Calvados, Service du Patrimoine.
 
Pour plusieurs générations, ce lieu était aussi l’endroit ou chaque année « on se rendait » à la Sainte Enfance. Lors des offices religieux les enfants recevaient la bénédiction du prêtre. A la suite de ces célébrations religieuses, une réunion des plus conviviales était « organisée » dans le champ qui faisait face à cette église.
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